Bellum Planetarum

Pitch : « Une troupe d’amateurs décide d’adapter Star Wars au théâtre mais, se voyant refuser les droits, tentent de transposer l’histoire sous l’Empire romain, en alexandrins… »

 

Synopsis détaillé :
 
Une compagnie de comédiens amateurs a été sélectionnée par un festival de premier plan, où ils vont avoir l’honneur de présenter Roméo et Juliette devant un public de connaisseurs.

Cependant, n’étant que quatre, sans metteur en scène, et possédant des visions souvent opposées, ils ont bien du mal à s’accorder sur les adaptations nécessaires, au prix d’ubuesques négociations…

Patatras ! Albert Jean-Jean, célèbre humoriste en fin de carrière, annonce avoir décidé, malgré son âge, d’interpréter lui aussi le rôle phare de Roméo et Juliette dans ce même festival. Pot de terre contre pot de fer, la compagnie se voit imposer, par le comité, de changer de pièce ou de se retirer.

Rudes négociations internes… C’est finalement l’idée proposée par Blaise, fan de Star Wars depuis le plus jeune âge, qui l’emporte : la compagnie va donc se lancer dans l’adaptation théâtrale de la célèbre saga intergalactique, sans beaucoup de moyens, et le temps presse. Chacun y va alors de sa proposition, mêlant Phèdre ou La Dame de chez Maxim aux aventures de Dark Vador, ce qui n’est malheureusement guère concluant.

Coup de grâce : La compagnie Disney, ayant eu vent du projet, interdit toute utilisation de ses personnages. Tout semble donc perdu… Pourtant Blaise en est certain : Même s’il ne reste que quelques semaines, une transposition de l’histoire sous l’Empire Romain résoudrait la question des droits et emporterait tous les suffrages.

Mais ce serait compter sans Albert Jean-Jean…

Texte lauréat du concours d’auteurs 2021 du Petit Théâtre de Vallières

Publié aux Editions du Théâtre de Vallières – Juin 2022

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Extraits :

Aurore. – Quelle est la scène la plus célèbre de la pièce ?

André. – Ecoute, Aurore, on va pas y passer la soirée… Si tu nous expliquais ?

Aurore. – Ceci n’est pas une baignoire, ceci est un balcon. (Détachant les syllabes, comme pour une dictée)Un balcon.

Blaise. – Il y a un jeu de mots ?

Charlotte. – Tu veux me faire jouer la scène du balcon là-dedans ?

André. – Dis, Aurore, Juliette, elle sera nue ?

Aurore. – Pourquoi veux-tu qu’elle soit nue ?

André. – Dans son bain, c’est plus crédible si elle est nue. C’est vrai que Juliette, toute nue, dans la baignoire, ça aurait de la gueule…

Charlotte. – Vous rêvez ! Je refuse de jouer à poil dans la baignoire.

Aurore. – Juliette n’est pas dans sa baignoire, elle est à son balcon !

Blaise. – Qui sera dans la baignoire, alors ?

Aurore. – Personne ! Enfin, si, Juliette ! Mais comme si elle était à son balcon.

André. – Puisque qu’il paraît que ceci n’est pas une baignoire.

Blaise. – Ah bon… Du coup, elle sera habillée comment, Juliette ?

Aurore. – Normalement.

Charlotte. – Je serai pas en costume ?

Aurore. – Bien sûr que si ! Pourquoi ne voudrais-tu pas être en costume ?

Charlotte. – Tu dis habillée normalement, alors…

Aurore. – Normalement, au sens théâtral !

André. – Est-ce que ce serait pas plus simple de considérer que cette baignoire est une baignoire ? C’est vrai que si Roméo aperçoit Juliette toute nue dans sa baignoire, on peut comprendre la scène un peu… comment dire…

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Blaise. – (prenant le document) Ecoutez le résultat, au lieu de pleurnicher.
(lisant) La scène se déroule dans les thermes du Palais. La princesse s’adresse à l’esclave.
La princesse :
C’est ainsi par ta voix, amenée devant eux,
Que tu révéleras le message des Dieux
Ton entraille a enfoui le plus obscur secret
Que l’armée ennemie contre nous préparait
Engin noir et brûlant que l’on craint de nommer
Mais l’oracle saura comment l’annihiler.
Entendez-vous déjà avancer l’agresseur
L’infâme Vadorus, et sa vengeante ardeur ?
(remarquant) Infâme Vadorus, c’est génial !
(lisant) Par l’Empire envoyé, il pénètre au palais
Notre frêle défense a été sans effet.
Le voici, je le crains, à l’écho de sa voix.
Fuis-donc, Erdum Dédum, avant qu’il ne soit là !
(remarquant) Erdum Dédum, c’est génial !

(continuant la lecture)
Le généralissime Vadorus pénètre dans les thermes du palais, entouré de ses gardes.

Vadorus :
Ah ! Je te trouve enfin, toi coupable princesse,
Et me saisis de toi, Ô perfide traîtresse.
Ainsi tu voulais fuir, tu n’en as plus le temps,
Comme je m’en réjouis ! Quel délectable instant !

La princesse :
Immonde, devant toi, je m’avance sans peur,
Car m’échapper, je sais n’en avoir point le coeur,
Mais l’Empire où je vis jamais n’appartiendra
A celui qui bafoue et les hommes et les lois.

(texte intégral sur demande)