Découvrez les moeurs des résidents d’un cimetière, car la mort n’est pas du tout ce qu’on croit !
Entre la Marquise qui parle en alexandrins, l’évêque pervers qui fricote dans le local aux arrosoirs, et les machinations farceuses du diable, Victor, le protagoniste, essaiera de communiquer avec le monde des vivants pour que sa fille bénéficie d’un héritage dont il a été spolié.
Spécial Halloween !
Extraits :
La Marquise. – Sachez que moi aussi, il m’arrive souvent
De hanter mon château, car c’est fort distrayant.
Victor. – Ça alors ! Vous savez hanter ?
La Marquise. – Mon aïeul excellait dans l’art des revenants
J’ai hérité de lui ce délicat talent.
Victor. – Vous arrivez à leur parler ? Aux gens, je veux dire ?
La Marquise. – Je ne peux aisément lier conversation
Car j’effraie bien souvent par mes apparitions.
Victor. – C’est logique… Et… ça s’apprend ? Hanter, je veux dire ?
La Marquise. – Rien de plus hasardeux que la lévitation
On n’acquiert ce savoir que par obstination…
Mais permettez, monsieur, de quitter ce sujet
Afin de dire ici quel était mon projet…
Car je souhaite instamment, convenances à part,
Qu’une femme propose, armée de son bouquet
A son nouvel ami, sous couvert d’un bosquet,
D’aller le savourer à l’abri des regards.
Extraits :
Tante Bernadette. – Qu’est-ce que vous avez fabriqué avec mon testament ?
Victor. – Je n’ai jamais entendu parler d’un testament.
Tante Bernadette. – Qui s’est occupé de mes affaires ? Hélène ? Ou Elisabeth ?
Victor. – Un peu les deux…
Tante Bernadette. – Et elles n’ont pas été fichues de trouver mon testament ? D’un côté, ça ne m’étonne guère de mes soeurs. Et donc tu n’as jamais vu la couleur de mes droits d’auteur ?
Victor. – Jamais. Sans vouloir te vexer, Tati, compte-tenu du nombre de recueils de poésie vendus par Gallimarion… Moi je les aimais beaucoup, tes poèmes, mais …
Tante Bernadette. – Je ne te parle pas de ça. Je te parle des droits de Ginger Jane.
Victor. – Tati, voyons… Que tu fasses croire ça à l’évêque, si ça peut pimenter votre « jardinage ». Mais pas avec moi.
Tante Bernadette. – Victor ! Je te savais naïf, mais à ce point… C’est étonnant, d’ailleurs, que personne ne se soit demandé pourquoi Gallimarion avait publié mes poèmes. Invendables, il faut le reconnaître.
Victor. – Moi, je les adore, tes poèmes !
Tante Bernadette. – Et c’est bien pour ça que je t’avais fait mon légataire universel. Dans cette famille qui a passé son temps à me rabaisser, sous prétexte qu’une femme ingénieure ne peut pas en même temps être littéraire. Quelle bande de cons ! Imagine un peu, s’ils avaient su, qu’en plus, j’écrivais des histoires de cul ! Ou plutôt des romans pour adultes, comme on désigne ça chez Gallimarion.
Victor. – Tu veux dire que… C’est vrai, ce que dit l’évêque ?
Tante Bernadette. – Parole d’évangile.
Victor. – Moi, je suis l’héritier de Ginger Jane ? Ça alors… Toi, Ginger Jane ?